De la gestion de flotte à la gestion de la mobilité

La voiture de fonction n’est pas le seul moyen de se déplacer pour les salariés d’une entreprise. Beaucoup utilisent le métro ou le bus, parfois le vélo ou la marche à pied. De temps en temps, ils prennent un taxi ou une voiture de location ou d’autopartage. Quand ils s’éloignent, leur mobilité combine train ou avion à voiture de location,…

La mobilité d’entreprise est donc multimodale (elle utilise plusieurs modes) et intermodale (elle enchaîne plusieurs modes). De plus, la technologie interfère de plus en plus dans ces déplacements avec des outils qui aident à choisir les modes les plus adaptés, à suivre les véhicules et les individus et à les guider. La gestion de flotte stricto sensu qui ne prend en compte que les véhicules du parc est donc appelée à être remplacée par une gestion de l’ensemble des mobilités, au plus large potentiel d’économies financières et d’émissions de carbone. « On observe, même si c’est pour le moment dans les discours, de telles préoccupations émergentes de mobilité globale, dans laquelle la flotte n’a qu’une importance partielle, » note à l’échelle européenne Stéphane Rénie, directeur des ventes et du développement commercial du loueur longue durée ALD International.

Pourtant dans les entreprises, les fonctions « gestion de flottes » et « travel management » restent cloisonnées comme deux mondes étrangers, chacune avec ses propres outils et logiciels. D’un côté, la voiture de fonction, de l’autre, les voyages d’affaires. Sans compter l’informatique, les achats, les RH, les commerciaux,… qui ont aussi leur mot à dire dans la mobilité. Chaque direction reste crispée sur les réductions de coûts et de CO² les plus visibles à court terme. « On peut mettre ce qu’on veut dans le terme très générique de mobilité », lâche un observateur.

En même temps, « plus on entre dans une approche de mobilité globale, plus le sujet monte dans la hiérarchie de l’entreprise et plus il devient improbable qu’un acheteur puisse faire des choix tout seul dans son coin, » estime Stéphane Rénie. Mais, pour le moment, « on ne trouve pas de fonction transversale « directeur de mobilité » car personne n’a de vision assez large touchant à tous les domaines concernés », estime Philippe Mahieux, directeur du pôle performances achats de Alma consulting group. Fondre la gestion de toutes les mobilités dans une même fonction semble prématuré. Ou trop en avance.

OLIVIER NOYER

Carte Impact

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